« Il faut faire aujourd’hui ce que tout le monde fera demain »
Jean Cocteau
Dirigeants, collaborateurs, clients, investisseurs, banquiers, fournisseurs, futurs salariés…
la RSE devient incontournable pour l’ensemble des acteurs de l’entreprise et ses partenaires.
Longtemps considérée comme un sujet à adresser par les grands groupes, la prise en compte des impacts de leur activité s’invite aujourd’hui dans le quotidien de toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.
Quelles attentes vis-à-vis de votre entreprise ?
« Responsable », « durable », « transition », « inclusion », « bien-être au travail », « éthique », « reporting », « performance extra-financière » … ces mots sont devenus omniprésents dans ces derniers mois. Au-delà du « bruit » autour de la responsabilité sociétale des entreprises, la prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux par les entreprises – car la RSE c’est cela – est, aujourd’hui plus que jamais, attendue de la part de toute société, quels que soient son secteur d’activité ou sa taille.
Certains y voient une contrainte de plus… d’autres, de plus en plus nombreux, l’envisagent comme une opportunité, une manière de revisiter l’entreprise, son activité, ses missions, son fonctionnement…en douceur ou de manière plus radicale mais, dans tous les cas, avec des bénéfices tangibles à la clé…
Des attentes tous azimuts à prendre en compte
A l’heure où embauche de collaborateurs et rétention des talents sont des problématiques majeures, quelques chiffres issus d’études récentes éclairent sur les liens entre engagement RSE de l’entreprise et attentes des collaborateurs :
- 78% des salariés opteraient, à offres équivalentes, pour une entreprise engagée pour la transition écologique
- 82 % des salariés en poste considèrent que la RSE est un sujet important ou prioritaire.
- Seul un salarié sur 10 estime que son entreprise déploie suffisamment d’actions liées à la RSE. Pour 2/3 des salariés, l’engagement de leur entreprise en matière de RSE n’est pas à la hauteur des grands défis mondiaux actuels
- Plus de 60 % des salariés déclarent que l’engagement RSE de l’organisation est source de motivation professionnelle et 65% y voient une source de confiance dans l’avenir de l’entreprise
- 62% des jeunes sont prêts à refuser un poste dans une entreprise qui manque d’engagement social/environnemental
Au total, 64% des répondants accordent de l’importance aux engagements RSE de l’entreprise lorsqu’ils postulent à une offre d’emploi.
Pour accéder à de nouveaux marchés ou renouveler ses contrats, justifier d’actions RSE, ou mieux, d’une démarche RSE construite et active, est un sésame qui tend à se répandre pour travailler avec les donneurs d’ordre, publics comme privés. Cette demande se traduit par une évaluation fournisseurs (score extra-financier type Ecovadis) ou par des questionnaires RSE de plus en plus poussés. De levier de différenciation commerciale, l’engagement RSE devient progressivement un incontournable des appels d’offres, parfois même un facteur d’exclusion et un prérequis pour déposer son mémoire technique.
Ainsi, d’après l’étude « La parole aux fournisseurs » :
- plus de 70% des fournisseurs interrogés sont régulièrement sollicités par leurs clients sur les sujets de RSE
- dans 79% des appels d’offres, la RSE est abordée
- certains grands comptes exigent à présent un niveau de maturité RSE et un bilan carbone de la part de leurs fournisseurs, y compris les petites PME
Evolution également en B to C du côté des consommateurs, avec la prise en compte des enjeux RSE comme un élément de choix qui s’affirme au moment de l’acte d’achat…
Même constat du côté des partenaires d’affaires des entreprises :
- 88% des sociétés de gestion (Private Equity) intègrent les critères ESG dans leurs décisions d’investissement
- 71% des investisseurs se disent prêts à annuler un investissement si les critères ESG/RSE ne sont pas bons
Au-delà des chiffres évoqués ci-dessus, la réalité de cette tendance s’inscrit également dans le droit : depuis la loi Pacte, entrée en vigueur en 2019, l’article 1833 du Code Civil a été complété, imposant à chaque société d’être gérée « dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité ».
Depuis plusieurs années, la pression réglementaire s’accroit, impactant de plus en plus d’acteurs économiques, comme le démontre la directive européenne CSRD qui s’impose peu à peu à toutes les entreprises, directement ou par ruissellement. En effet, l’approche RSE concernant l’ensemble de la chaine de valeur se traduit, de la part des plus grandes entreprises, par une exigence accrue vis-à-vis de leurs fournisseurs.
Faire face à la « pression RSE »…
Ce tour d’horizon illustre la montée en puissance d’une certaine forme de « pression RSE » de la part des parties prenantes de l’entreprise, quelles qu’elles soient. Pression qui peut devenir une opportunité pour tout dirigeant qui décide de l’envisager comme telle parce qu’il en a compris tous les bénéfices.
D’après une étude réalisée par Bpifrance Le Lab, 90% des dirigeants de PME et ETI françaises mènent des actions RSE alors qu’ils n’ont aucune obligation de publier un rapport dédié. 86% d’entre eux se sentent concernés par les objectifs mondiaux de réduction des émissions carbone.
Des chiffres qui démontrent que, longtemps considérée comme un sujet réservé aux grands groupes, la RSE est bien présente au-delà des grandes entreprises. Pour autant, l’absence de démarche structurée et partagée ne joue pas en faveur de l’efficacité et de la visibilité de ces démarches : elles restent alors un atout parcellaire pour l’entreprise et vis-à-vis de ses partenaires.
Ainsi, seuls 50% des dirigeants de PME/ETI estiment avoir une véritable démarche RSE et 25% une démarche avec un plan d’actions à court ou moyen terme. Un peu plus de la moitié des dirigeants déclarent intégrer aujourd’hui l’enjeu climatique dans leur stratégie de l’entreprise.
Tout pour réussir…
Les TPE, les PME et les ETI ont pourtant tout pour réussir en la matière : réactivité forte, circuit de décision court, capacité à se remettre en cause et à innover rapidement, relations de confiance et proximité avec leurs principaux partenaires… Armer le dirigeant et ses équipes pour intégrer la RSE au quotidien et à la stratégie de l’entreprise permet d’aborder sereinement et efficacement la RSE et de répondre aux attentes explicites et implicites rappelées ici.
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SOURCES : Ademe LinkedIn CSA 2021 / Baromètre de perception de la RSE, Medef 2023 / Etude Michael Page 2022 / Etude CEGOS 2023 / Etude Pwc, Bpi, Orse 2022 / Guide de l’investissement à impact AFITE 2020 / Etude Bpifrance Le Lab 2018 et 2020